20 - Financements privés et liberté du chercheur ?

Yves Crozet : Le métier du chercheur nous oblige à travailler, disons à marcher sur deux jambes, c'est à dire que dans un premier temps un contrat de recherche c'est une réponse à une question posée par un donneur d'ordre. Mais ensuite, libre à nous de faire des publications académique en reprenant tel ou tel point de la recherche et en développant des aspects que nous n'aurions pas souhaité présenter au donneur d'ordre.

Bärbel Plötner : Je trouve que se serait une aberration d'avoir unilatéralement le public (d'ailleurs ça ne risque pas) ou unilatéralement le privé (et là le risque serait plus grand). Parce que il faut un équilibre pour être sûr qu'on arrive pas à un contrôle type totalitaire ou d'une simple efficacité en terme d'argent, ce qui est totalitaire d'une autre façon.

Fanny Meunier : Et puis il y a le problème de la diffusion. Quand j'étais en Angleterre, il y a un de mes collègues à qui une entreprise de téléphonie a voulu commander une étude sur l'influence du téléphone portable sur le cerveau. Mais il n'avait pas le droit de communiquer ses résultats, si jamais il acceptait. Il y avait énormément d'argent, mais il y avait complètement secret sur les résultats, il n'avait absolument pas le droit d'en parler. Après c'est sa décision de chercheur de mener ou pas ces recherches.